Histoire de la musique occidentale des origines jusqu’à 1960
Cette rubrique propose de vous donner une vision globale (résumée) de l’Histoire de la musique occidentale.
Beaucoup d’ouvrages existent sur le sujet. Mais souvent ils prennent le parti de traiter exclusivement l’angle des esthétiques de culture savante, appelées « musique classique » par beaucoup de personnes. Ces écrits partent généralement du moyen âge et remontent jusqu’au XXe siècle avec les courants de la musique savante contemporaine.
Il existe aussi des ouvrages qui décrivent l’Histoire du Jazz. D’autres retracent l’Histoire des musiques populaires amplifiées, du Rock and Roll des années 1950 jusqu’aux innombrables genres musicaux du XXIe siècle, qu’on regroupe aujourd’hui derrière le vocable « musiques actuelles ».
Dans l’« Histoire résumée » que nous faisons ici, nous incluons tous ces courants musicaux sans exception. Qu’ils soient de culture savante ou populaire, acoustiques, amplifiés ou électroniques, ils participent tous à la culture occidentale.
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À travers les siècles et les nombreux courants de la musique occidentale, nous nous attachons à mettre en perspective deux héritages culturels, deux modes d’appréciation de la musique : la culture savante, et la culture populaire. Nous vous proposons d’observer comment celles-ci ont traversé, et influencé cette Histoire, souvent en se croisant et en se nourrissant l’une l’autre.
Pour l’instant, ce document s’arrête à la fin des années 1950. Nous espérons pouvoir vous proposer bientôt d’autres textes décrivant l’Histoire de la musique occidentale des décennies suivantes.
Quelques paragraphes signalés en violet et par un ♣ fournissent des explications destinées aux amateurs de théorie musicale. Toutefois, les pages de ce document se destinent à tout type de lecteur. Ne pas connaître les concepts évoqués dans ces paragraphes, ou même, ne pas lire ces derniers, n’empêche pas de suivre le fil de l’Histoire décrite ici.
Musique savante et musique populaire ?
Pour le néophyte, l’expression « musique savante » peut paraître prétentieuse, d’autant plus qu’on oppose ce qu’elle désigne à la « musique populaire ».
La musique populaire ne pourrait-elle donc pas être savante ? Et inversement ?
En réalité, le terme « musique savante » ne doit pas être compris dans le sens de « musique dont la composition requiert un savoir-faire technique particulier ». Car dans ce cas, bien sûr, tous les genres de musique seraient à considérer comme faisant partie de la musique savante.
Alors que signifie donc ce terme de « musique savante » ?
La « musique savante » fait référence à un héritage culturel qui remonte à l’antiquité. Celui-ci est caractérisé par plusieurs concepts cumulés :
Un mode de transmission de la musique utilisant l’écrit :
Dans la culture savante, pour faire jouer ou analyser une œuvre musicale par une autre personne, on commence par lui en transmettre la partition, c’est-à-dire une transcription graphique qui code les hauteurs et les rythmes des sons qu’elle contient. Dès le moyen âge, il y a eu plusieurs formes de notation graphique de la musique savante occidentale, désignées depuis plusieurs siècles par le terme « solfège ». Chacune a tenté de faire consensus, mais celle que nous connaissons actuellement s’est stabilisée au XVIIe siècle.
Une propension à la théorisation et à la recherche formelle :
Ce qui définit également la musique savante, ce sont les très nombreux postulats théoriques de ses compositeurs et/ou théoriciens, transmis sous la forme d’écrits. Les ouvrages et essais sont nombreux. L’étude de ceux-ci, et plus généralement, l’attirance pour l’analyse théorique est un penchant naturel central de la culture savante. Les musiciens issus de cette culture ont tendance à analyser régulièrement les éléments structurels des œuvres musicales qu’ils écoutent ou qu’ils observent par le support de la partition. Et leur processus créatif s’accompagne d’une exigence de recherche formelle poussée.
Un positionnement dans l’Histoire de la musique :
La musique savante cultive une certaine tradition : la connaissance approfondie des œuvres musicales du passé permet au compositeur de s’inspirer de certains ingrédients que celles-ci contiennent.
Une forme d’écriture musicale a particulièrement imprégné la musique savante occidentale, quasiment dès ses origines : la polyphonie.
Mais la musique savante, c’est aussi le goût de l’innovation. Pour le compositeur, il s’agit a minima de faire évoluer le langage musical qu’il utilise. Certains recherchent même à en inventer un nouveau, à se positionner dans l’avant-garde en marquant la rupture.
Cette démarche, entre tradition et innovation, est caractéristique de la musique savante. Elle implique nécessairement pour le compositeur de développer une curiosité nourrie pour la musique composée par ses prédécesseurs, sur plusieurs siècles d’Histoire de la musique.
Y a-t-il une musique savante et une musique populaire d’aujourd’hui ?
Au moyen-âge, l’écart culturel et technique est important entre, d’un côté, la musique savante pratiquée et transmise par les moines (et enseignée aux nobles), et de l’autre côté, la musique populaire pratiquée par le petit peuple : paysans et artisans. À cette époque la première a vocation à servir le sacré, tandis que la deuxième est profane.
Mais, assez tôt dans l’Histoire, les deux cultures ont eu des opportunités de se rencontrer et de s’influencer sur le plan des formes musicales. Surtout à partir du XVIIe siècle avec la forme de l’opéra, entre culture savante et populaire. Ceci est notamment lié à l’éclosion de la classe sociale bourgeoise et à son influence économique et culturelle grandissante.
La « création musicale savante » d’aujourd’hui est représentée, d’une part, par les compositeurs de musique dite contemporaine. Cette dernière ne doit pas être confondue avec les « musiques actuelles ». dont nous parlerons plus loin dans ce paragraphe. La création musicale contemporaine est essentiellement tournée vers l’avant-garde. Mais une part de celle-ci inclut dans sa démarche l’utilisation d’éléments traditionnels, parfois empruntés à des courants esthétiques anciens.
La musique savante d’aujourd’hui est aussi représentée par une part de la création musicale pour le cinéma (ou plus globalement pour la fiction audiovisuelle et par extension, pour le jeu vidéo). Certaines productions de ce secteur font appel à des œuvres musicales originales qui reproduisent un bon nombre de codes de la musique savante. On peut ainsi constater des emprunts de style qui vont de l’époque baroque jusqu’à la musique contemporaine.
L’appellation « musiques actuelles » regroupe de nombreux genres musicaux comme le Rock, la Pop, la Folk, la Soul, le Funk, le Reggae, les musiques électroniques etc.
Les compositeurs de musiques actuelles revendiquent souvent une culture populaire. Beaucoup se forment sur le tas, acquièrent leurs savoir-faire par transmission orale et par mimétisme. Ils favorisent une démarche créative instinctive, « à l’oreille », rejetant souvent une théorisation de la musique trop « calculée ».
Toutefois, aujourd’hui, par leur façon de créer, par leur pratique instrumentale, et par leurs connaissances culturelles et théoriques, de nombreux compositeurs se positionnent dans les deux héritages : savant et populaire. C’est le cas des compositeurs / improvisateurs de jazz, mais aussi d’artistes de plus en plus nombreux dans les musiques actuelles, ou même dans la musique contemporaine.
En réalité, cette fusion opérée par certains compositeurs, et qui génère de nouveaux courants esthétiques, a toujours existé à travers l’Histoire. Musique savante et musique populaire sont comme deux fils qui on souvent tricoté la même maille. On peut remonter l’origine de ces fils, en comprendre le cheminement. C’est l’ambition de cette Histoire résumée de la musique occidentale. Mais il est devenu difficile, et finalement peu pertinent, de vouloir les dissocier dans la création actuelle.
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