Dans le domaine musical, le terme « harmonie » désigne l’organisation de la matière sonore sous l’angle de l’association de sons de hauteurs différentes.
Une mélodie, ou même simplement la succession de deux notes différentes, sont donc des « objets harmoniques ». Aussi, ce sont les premières notions de théorie musicale fondamentale qui expliquent les bases de l’harmonie. On y apprend ce que sont les intervalles, les modes et les gammes, les tonalités, les notes étrangères, et les modulations.
L’étude de l’harmonie s’intéresse particulièrement aux accords : comment les construire, comment les choisir pour élaborer une progression harmonique, dans l’absolu ou bien relativement à une mélodie qu’on cherche à accompagner, comment enrichir ou creuser sonorité des accords trouvés.
On parle alors de l’axe « vertical » de la composition musicale : les accords étant des agglomérats de sons de différentes hauteurs joués simultanément, ils apparaissent sur la partition sous la forme de colonnes de notes superposées verticalement.
Puis l’étude de l’harmonie explore des schéma plus complexes, dans lesquels cette verticalité est quelque peu « éclatée » : les accords sont tout d’abord arpégés, et on y insère des mouvements mélodiques qui incluent des notes étrangères aux accords. C’est l’approche de la polyphonie et du contrepoint.
Les musiciens emploient aussi l’expression « les harmonies » pour désigner l’ensemble des processus harmoniques déployés dans une œuvre musicale, et qui donnent à celle-ci une « saveur harmonique » particulière.
Comme toute matière théorique, c’est l’observation (et l’écoute !) qui permet de comprendre certains principes d’assemblage en Harmonie. Dans un premier temps, on explore et on analyse donc ceux-ci à l’intérieur d’œuvres musicales choisies.
Les cours d’Harmonie sont suivis par des élèves qui, en grande majorité, s’intéressent à la composition et à l’arrangement. On ne s’y contente donc pas d’un travail qui serait uniquement analytique : on met cette analyse en application dans des exercices créatifs, ou même directement dans un travail plus personnel d’arrangement ou de composition.
La finalité du cours d’harmonie est que l’élève y acquière un vocabulaire harmonique de base, puis, peu à peu, par ses propres investigations, qu’il puisse développer son propre langage harmonique. Celui-ci sera un mélange entre une synthèse qu’il aura faite des œuvres qu’il aura choisies et analysées et de ses idées personnelles et innovantes.
Enfin, très important, tout savoir théorique concernant l’harmonie n’est pleinement profitable pour le compositeur ou l’arrangeur que s’il est associé dès le début de l’étude à un travail sensoriel de ear training. Ainsi, avec une oreille entraînée, chaque concept d’assemblage harmonique assimilé sur un plan intellectuel peut aussi être instantanément identifié simplement à l’oreille.
Mieux encore, il peut être entendu mentalement à la simple évocation des notes qui le composent. A ce niveau, le compositeur ou l’arrangeur permet à son imagination de devenir purement auditive : avant même de jouer des notes sur un instrument et sans même appliquer un quelconque schéma pré-établi, il sait entendre mentalement une progression harmonique de son invention et ses mouvements mélodiques internes, et ce n’est qu’ensuite qu’il en identifie les notes et en analyse les mécanismes.
L’apprentissage de l’harmonie démarre donc avec le cours de formation musicale, et se prolonge ensuite lors des cours de composition.
La musique classique, la musique de film (et l’héritage des compositeurs classiques qu’elle transporte) et le jazz sont des genres musicaux particulièrement réputés pour leur propension à l’exploration harmonique.
Mais la chanson en tous genres (Soul, Pop, chanson à texte etc.) porte également un grand nombre de chefs d’œuvres d’harmonie grâce à la très grande diversité de ses nombreux compositeurs et arrangeurs.