Modernisme

Histoire de la musique occidentale : modernisme

Le XXe siècle voit donc se démultiplier les cultures et esthétiques musicales. Elles fleurissent à toute vitesse.

Pendant que le Jazz éblouit l’Amérique, en Europe, la musique populaire se trouve essentiellement représentée par la chanson de café-concert, et les spectacles de Music-hall. La musique savante continue d’évoluer. Et entre culture savante et culture populaire, l’opérette continue son chemin.

Les compositeurs européens qui s’inscrivent dans l’héritage « purement savant »  n’ont, depuis le post-romantisme, jamais cessé de développer la complexité structurelle, harmonique et instrumentale de la musique. Leur recherche de dissonance et de dislocation de la tonalité est toujours de plus en plus poussée. Mais les façons de faire évoluer cette complexité et cette dissonance diffèrent énormément selon les compositeurs. C’est une époque où chacun d’eux porte en sa musique un univers tout entier très singulier et novateur. On parle alors d’un nouveau courant : celui des compositeurs « modernes ».

La liste des compositeurs du « modernisme » est longue mais nous en mentionnerons quelques-uns.

Ravel fait la synthèse de Fauré et de Debussy tout en s’inspirant aussi du Jazz classique. Schönberg, dans sa première période créative, prolonge l’héritage de Mahler et de Strauss. Il rejoint ensuite Berg et Webern dans le postulat du dodécaphonisme et de la musique sérielle. L’esthétique d’Hindemith oscille entre post romantisme, expressionnisme et impressionnisme.

Bartok et Stravinsky, orchestrateurs géniaux aux effets sonores stupéfiants, maîtres de la tension et des frissons, intègrent aussi à leur style les musiques paysannes de leurs pays respectifs. Le style lyrique de Prokofiev s’inscrit dans la tradition russe, mais sa musique est tellement novatrice qu’elle est inclassable. D’ailleurs, plus tard, elle sera probablement l’une des plus courantes sources d’inspiration de la musique de film. On en perçoit très bien certains ingrédients chez John Williams ou Danny Elfman par exemple. Varèse explore la voie de la matière sonore décorrélée des instruments classiques acoustiques. Il va notamment mettre à contribution les dispositifs de l’électronique et des techniques d’enregistrement.

Cette recherche savante s’est aussi exportée aux USA. Le nazisme incite de nombreux compositeurs à quitter l’Europe. Par ailleurs, les États-Unis sont en quête de trouver leur propre identité nationale dans la culture savante du modernisme, comme pour mieux s’affranchir de l’héritage de la vieille Europe. Charles Ives et Aaron Copland, puis, bien plus tard, Leonard Bernstein incarnent alors cet objectif. Mais aussi, les studios de cinéma réquisitionnent le savoir-faire de plusieurs des compositeurs émigrés d’Europe de l’est et formés à l’école du post romantisme et du modernisme. Ils leur commandent des musiques de film qui participeront à la formation du « son d’Hollywood ».

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