musique contemporaine

Histoire de la musique occidentale : musique contemporaine

Côté culture savante, dans les années 1950, l’état d’esprit est à peu près à l’opposé de la fièvre du Rhythm and Blues.  Pour beaucoup de ses acteurs ou spectateurs, l’avant-garde est une priorité absolue. Et celle-ci ne peut s’accorder avec la préoccupation de séduire un public large et facilement accessible.

La recherche de dissonance trouve son paroxysme avec le courant de la musique contemporaine dont on situe les débuts dans les années 1950.  L’expression « musique contemporaine » est sans doute ambiguë. Nous parlons ci-dessous de la musique contemporaine des années 1950 à nos jours, qui fait référence à l’héritage de la culture savante, et non pas de toute la musique « de notre époque ».

L’état d’esprit « anti-commercial » de l’art contemporain est d’autant plus accentué en France, d’autant plus facilité, que, dans ce milieu, certains des artistes créateurs (pour ne pas dire une grande partie) sont financés par les fonds publics. Leurs œuvres répondent en effet à des commandes venant de collectivités territoriales.

Il fut un temps où le public criait au scandale en découvrant le modernisme du « Sacre du Printemps » de Stravinsky. Ce temps est bien révolu. Mais il semble aujourd’hui que le petit monde de la musique savante contemporaine ait généré sa propre « querelles des bouffons », mais à l’intérieur de lui-même, loin des préoccupations populaires.

Il y a, d’une part, tout un pan de la création musicale contemporaine, surtout durant les décennies 1970 et 80, qui revendique sa démarche extrême, tant dans la dissonance que dans la technicité instrumentale. Ce groupe de pensée fait notamment table rase des systèmes harmoniques qui se sont développés plusieurs siècles auparavant comme la modalité, ou le système tonal.

Malgré cela, certains compositeurs refusent cette démarche qu’ils jugent trop dogmatique, et donc contraire à l’idée de liberté artistique, sous prétexte d’une création émancipée et avant-gardiste. Ils préfèrent avoir encore recours à la modalité ou au système tonal, estimant que ces référentiels sont toujours efficaces pour créer la surprise, la tension et les contrastes, et même la modernité et l’originalité.

Parmi ces derniers, quelques-uns osent parfois émettre des critiques, non seulement sur le plan artistique, mais aussi sur celui de l’orientation élitiste des financements publics dont ils sont généralement exclus. On constate en effet que pendant plusieurs décennies,  le premier groupe a davantage la faveur des subventions, sans doute par des efforts plus nourris pour s’imposer dans le débat politique culturel (longtemps dominé par Pierre Boulez en France). La réponse des « membres du club subventionné » aux critiques qui leurs sont adressées est alors souvent virulente, et consiste à renvoyer l’argument inverse, accusant ses détracteurs de passéisme et…de dogmatisme.

Loin de ce débat, la culture de la musique populaire semble séparée de celle de la musique contemporaine savante par un immense fossé. Toutefois, il faut noter que différentes esthétiques musicales contemporaines ont inspiré les compositeurs de musique de films. Et parfois pour des films populaires. Certains spectateurs de ces films ont pu aimer les effets de telles œuvres musicales synchronisées à l’image, sans réellement identifier leur lien de filiation avec la musique contemporaine.

Depuis les années 2000, les réalisateurs du cinéma ont eu un penchant particulier pour l’une des branches « tonale / modale » de la création musicale contemporaine : le mouvement minimaliste. Ce courant trouve ses représentants en deux endroits du monde. Tout d’abord aux États-Unis, avec des compositeurs se réclamant également du genre de la musique répétitive. Parmi eux : Philipp Glass, Steve Reich, John Adams. Et aussi en Estonie, principalement avec Arvo Pärt. Cette esthétique minimaliste et répétitive a inspiré de nombreux compositeurs des années 2010 jusqu’à nos jours, comme Max Richter, Johann Johannson, ou Peter Gregson.

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