Période romantique

Histoire de la musique occidentale : période romantique

Peu à peu, au début du XIXe siècle, le courant du Romantisme arrive. Certains compositeurs en sont les précurseurs : Beethoven, Schubert. Leur langage musical est au départ celui du classicisme, mais ils en éclatent progressivement le carcan formel.

Chez le compositeur romantique, c’est la singularité de l’individu qui s’exprime. Celui-ci cultive et développe l’originalité de sa personnalité, de son exploration émotionnelle et artistique. Sa recherche investigue l’harmonie et la forme, qui deviennent de plus en plus complexes. Elle étend aussi la richesse des sonorités de l’orchestre symphonique et celles du piano. Cet instrument phare du romantisme profite d’importantes améliorations techniques par rapport au pianoforte, sa version antérieure. La musique devient souvent virtuose, tant dans son architecture que dans la technique instrumentale nécessaire pour la jouer. Qu’il soit compositeur ou interprète, le musicien de la période romantique ne peut que s’engager pleinement dans cette musique qui requiert de très solides compétences et un long parcours d’apprentissage pour les acquérir. Au-delà de son savoir-faire, il doit aussi être doué d’une personnalité forte, pour pouvoir dépasser ses modèles et en créer de nouveaux. À partir de l’époque romantique le compositeur se met en quête de réinventer les langages de la musique.

En ce sens, la musique du Romantisme est la production d’une élite instruite, et bien ancrée dans l’héritage de la culture savante. Mais on ne peut la limiter à cela. Car les compositeurs ont aussi recours, dans leur musique instrumentale, à l’intégration de divers répertoires populaires. Beaucoup de leurs œuvres s’inspirent d’airs de danses traditionnelles provenant de chaque région de l’Europe. Citons quelques-unes de ces influences : la Pologne avec Chopin, la Provence avec Gounod et Bizet, le Russie et la culture slave avec Borodine, Balakirev, Moussorgski, Tchaikovski, et aussi avec Brahms, le folklore hongrois toujours avec Brahms et aussi précédé par Liszt, l’Espagne avec Albeniz, Granados ou Sarasate, la Norvège avec Grieg…

Quant à la culture populaire italienne, elle est très largement représentée par le renouveau d’une de ses anciennes traditions : l’opéra. Tout en s’inscrivant profondément dans l’esprit du Romantisme, les opéras italiens de cette période favorisent le lyrisme passionné des mélodies, souvent en allégeant les harmonies et l’écriture musicale. Très grands spectacles, ils atteignent un succès retentissant dans toute l’Italie et au-delà. Et c’est sans doute les œuvres de Verdi qui connaissent le plus d’engouement populaire.

 

Très loin de l’esprit populaire de l’opéra italien, Wagner, lui aussi compositeur d’opéra, préfère porter le flambeau de la musique savante. À l’instar de l’opéra « seria » baroque, de tradition savante, les livrets de ses drames s’inspirent de thèmes mythologiques. Le langage musical de Wagner, totalement nouveau, impressionne et influence alors un grand nombre de compositeurs. Son style harmonique fait école. Il enchaîne les modulations chromatiques à grandes enjambées, de telle sorte que la sensation de tonalité se dérobe. Pour beaucoup, il est alors difficile de paraître moderne sans être Wagnérien. C’est sur cette base que va se développer, à la fin du XIXe siècle, le romantisme dit tardif, ou le post romantisme. Dans ce dernier courant nous pouvons citer comme références les compositeurs Gustav Mahler et Richard Strauss.

Même en dehors de l’opéra, l’orchestre symphonique est aussi, en lui-même, un terrain propice au spectacle, à l’expression du grandiose, du merveilleux ou du tempétueux. Il a déjà été magistralement exploité par Beethoven en introduction à l’esprit romantique. Le savoir-faire de l’orchestration, qui consiste à mélanger les timbres de façon inédite, se développe considérablement. Et en même temps que lui, le format de la symphonie, jusqu’à rompre avec l’académisme de son organisation formelle en trois ou quatre mouvements. Ainsi apparaît le poème symphonique. Ce genre se veut représentatif, à l’image d’un tableau musical. Liszt en est l’un des plus grands représentants, dans un style harmonique assez proche de celui de Wagner. Ce format inspire aussi toute une école française avec notamment Hector Berlioz, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, ou Paul Dukas.

Alors que les idées de Wagner enflamment l’opéra et l’inspiration des compositeurs, dans un registre totalement opposé, apparait en France, l’opérette. Il s’agit d’un genre issu de l’opéra comique (héritier français de l’opéra buffa). L’opérette offre un spectacle généralement axé sur le vaudeville, la parodie ou la satire, accompagné d’une musique se voulant légère. Malgré son caractère populaire assumé, elle utilise le savoir-faire de compositeurs formés à l’écriture symphonique.

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