Soul

Histoire de la musique occidentale : Soul, l’âme du peuple noir américain

Aux États-Unis, chaque décennie du XXe siècle a vu se renouveler, dans l’effervescence, les courants de la musique afro-américaine.

Depuis ses débuts, le Jazz a livré ses trésors au public blanc. Mais plusieurs fois, sur fond de racisme, ce public s’est montré très ingrat par sa façon de partager ce tribut. Non content d’en savourer la richesse et la nouveauté, il lui est arrivé de s’en approprier les succès, souvent dans un esprit d’entre-soi auprès de la communauté blanche aisée. Cela s’est produit d’abord avec les producteurs de disques de Dixieland, puis avec les compositeurs de Broadway, puis, encore une fois, avec le courant du jazz californien. Et désormais certains des musiciens blancs du Rock and Roll laissent entendre, ou finissent par croire eux-mêmes, qu’ils sont les inventeurs de ce genre musical, en occultant la très large part d’identité afro-américaine de celui-ci.

Lors de ces divers épisodes, la communauté des musiciens noirs s’est trouvée lésée sur tous les plans. À plusieurs reprises, des musiciens ou producteurs blancs, parfois peu reconnaissants, ont non seulement utilisé son patrimoine culturel, mais, en ayant la main mise sur l’industrie du disque, ils ont très inéquitablement redistribué parfois les honneurs, parfois les profits commerciaux, parfois les deux.

Au milieu des années 1950, sur la base d’un sentiment d’usurpation, voire de spoliation, mêlée à l’incessante violence physique et morale du racisme, naît le mouvement social et artistique de la Soul music. Celui-ci revendique non seulement l’intégrité et la forte identité de l’héritage africain, mais aussi sa participation en profondeur à la construction de la culture américaine, notamment par la musique, depuis le XIXe siècle.

Ce mouvement correspond à une période durant laquelle la population noire organise de plus en plus d’actions de protestation contre le racisme sévèrement enraciné de la société nord-américaine. Le terme Soul désigne alors « l’âme du peuple noir ».

De nombreux musiciens afro-américains, aspirent désormais à un retour aux sources, et à une réappropriation de ce qui a d’abord été l’invention de la communauté noire. Le Rhythm and Blues cristallise cet élan. Ses évolutions vont poursuivre encore ce chemin, en allant faire appel à la puissance vocale et à la ferveur spirituelle du Gospel, l’autre grand pilier de la culture musicale afro-américaine.

Frise chronologique

Cliquez sur les différentes zones de la frise pour afficher les explications correpsondant aux différentes périodes ou aux différents courants.